Tracts de Crise (N°44) - Le Dire et le faire

Tracts de Crise (N°44) - Le Dire et le faire

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« La communication, dont vit la classe politique qui s’imagine pouvoir survivre par elle à son discrédit, a tué le politique et ruiné sa crédibilité. Cet art meurtrier est aussi celui de ne pas répondre aux questions, mais très abondamment. Parmi ces « éléments de langage », il en est un qui frappe par son omniprésence : le viral "faire en sorte que" du politicien. » Régis Debray

Détails du livre

À propos de l'auteur

Régis Debray

Essayiste, romancier, journaliste et mémorialiste, Régis Debray vient de publier, aux Éditions Gallimard, d’«Un siècle l’autre» (2020).

Commentaires

Super texte

« Texte très clair et comme toujours avec Régis Debray, poétique. Moins on en fait, et plus on en dit - et le pouvoir n'échappe pas à cette règle. Merci pour ce texte ! »

Imposture

« Ce commentaire pour vous dire à quel point ces petits, dans le sens de courts, livres sont les biens venus. Toutefois, à la lecture de certains d’entre eux, on a une envie farouche de pouvoir y répondre… Car quand je lis Régis Debray nous rapporter les propos d’un de ses amis médecins « L’inflation de la communication, c’est peut-être un progrès, mais cela perturbe les certitudes. », propos qui par ailleurs n’ont pas plus de valeurs qu’un micro-trottoir (vous savez quand des journalistes ne gardent que les propos qu’ils veulent et nous font croire que les-gens-dans-la-rue pensent comme ça). Quand plus loin M. Debray mentionne comme cause au problème du médecin « l’inconvénient du numérique », en n’oubliant les BFMTV et autres, on se demande si ce dernier n’est pas tout simplement en train de profiter de cette crise (c’est tendance) pour faire de la politique et participer lui aussi à ce haro sur les réseaux sociaux, tellement mis en œuvre aussi par notre gouvernement, qu’il est difficile de croire à une coïncidence. Je voudrais lui dire que ce n’est pas l’inflation du numérique qui forge les pensées de ma vieille mère par exemple, et qui au passage la terrorise par la même occasion. Pour la simple raison qu’elle n’y a pas accès — argument simple et efficace, n’est-ce pas monsieur le philosophe ? Par contre quand elle me vide le sac sans fond de sa détresse et de ses inquietudes, elle me parle TF1, France 2 et autres BMFTV qui n’ont rien de numérique, mais tout d’inconvénient. Ne seraient-ce pas plutôt les certitudes du médecin qui seraient perturbées par ce qui est à portée de main sur les réseaux sociaux ? La démocratie comme la prescription ont un coût, celle du questionnement. Même si ça vous gave qu’on ne vous croit plus sur parole, au doigt et à l’œil. Power to the people. Mais c’est la phrase en entier qui est une imposture « C’est l’inconvénient du numérique, et sans doute un progrès de la démocratie [ici, il concède] que chacun puisse donner son opinion sur tout, et de préférence sur ce qu’il ne connaît pas [là, il reprend]. » Ce clin d’œil à la démocratie qui lui pose problème (je rêve) et cette chute en dit long. Il ne suffit pas d’affirmer les choses pour qu’elles deviennent vraies et en l’occurrence ici, sans doute engoncé dans le message que vous voulez nous faire passer, vous ne savez pas de quoi vous parlez, M. Debray. « Ne tirons pas sur le pianiste, il faut bien improviser face à l’imprévisible. » On notera qu’il est acquis pour M. Debray que l’ambulance, alias Macron et sa clique, ne sont coupables de rien, puisque cette crise était imprévisible… Je vais m’arrêter là car comme Macron, Debray parle faux. « Imprévisible » cette crise !?! Tout ceci m’aura bien mis en colère :-/ »

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