Tracts (N°55) - Préférence nationale. Leçon d'histoire à l'usage des contemporains
14 mars 2024

Tracts (N°55) - Préférence nationale. Leçon d'histoire à l'usage des contemporains

Prix habituel
€3,49
Prix soldé
€3,49
Prix habituel
€0,00
«Les références à la République sont un enjeu de lutte entre ceux qui privilégient la préférence nationale et ceux qui défendent avant tout les droits humains.» Gérard Noiriel La loi «Asile et immigration», votée le 19 décembre 2023 et en partie censurée par le Conseil constitutionnel, a placé au centre du débat une nouvelle polémique sur la «préférence nationale» – et rappelé que la majorité de nos concitoyens pensent qu’il est normal que celles et ceux qu’ils ont élus défendent en priorité leurs intérêts. Le «problème» de l'immigration s'est imposé dès les débuts de la IIIe République et il a ressurgi à chaque fois que notre société a été en crise. L'histoire montre que la fuite en avant dans une politique de plus en plus répressive à l'égard des migrants, menée au nom de la «préférence nationale», met en péril à la fois les valeurs humanistes de notre République et les principes démocratiques de l'État de droit. Après avoir mis en lumière ces leçons de l'histoire, Gérard Noiriel propose quelques pistes pour s’opposer plus efficacement au risque de dérive xénophobe du corps social.
Format:
  • Éditeur Editions Gallimard
  • Langue fre
  • Nombre de pages 64
  • Protection Watermark
  • Thèmes SCIENCES POLITIQUES, Histoire des idées politiques, Philosophie politique controverses contemporaines
  • Collection Tracts/Gallimard
Les post-scriptum de Tracts
Post-scriptum à «Préférence nationale»

Dans ce texte, paru au mois de mars 2024, j'avais émis l'hypothèse que la loi Immigration/Asile adoptée en décembre 2023 par Emmanuel Macron et son gouvernement, loin de stopper la progression du Rassemblement national (RN), ne servirait qu'à la conforter. Le précédent des années 1930 montre en effet que lorsqu'un gouvernement républicain reprend à son compte des mesures issues du programme de l'extrême droite, il leur donne une légitimité, ce qui conduit les électeurs à opter pour l'original plutôt que pour la copie. Les résultats des élections européennes, puis des législatives, ont malheureusement confirmé cette analyse.

> Lire
Décryptage
Préférence nationale : comment cette idée est devenue dangereuse

La priorité nationale, ou préférence nationale, est au cœur du programme du Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen. Depuis le milieu des années 1980, le parti d'extrême droite a repris à son compte cette proposition a priori simple : favoriser les Français. Mais cette idée est beaucoup plus ancienne, et remonte en fait aux origines de la République en France. Comment ce principe a-t-il émergé et comment s'est-il trouvé manipulé par l'extrême droite ces dernières décennies ? L'historien Gérard Noiriel remonte le temps avec Le Monde.

> Chaîne Youtube du «Monde»

«Je plaide, sans trop me faire d'illusions, pour que celles et ceux qui s'inquiètent aujourd'hui de la montée en puissance de l'extrême droite acceptent de faire un bilan collectif de leur engagement dans ce domaine depuis les années 1980. Après avoir constaté que les discours critiques des intellectuels de gauche dénonçant la "lepénisation des esprits" ont échoué, je donne dans le livre quelques pistes pour combattre autrement ces discours de haine.»

Gérard Noiriel, propos recueillis par L'Humanité, 19 avril 2024

«Gérard Noiriel aborde frontalement l’actualité politique, en décryptant la loi "Asile et immigration", votée le 19 décembre 2023, puis largement amendée par le Conseil constitutionnel. Avec le format du "Tract", bref et incisif, il entend s’adresser au plus grand nombre, tant il est convaincu que la place de l’historien est aussi dans la cité.»

Béatrice Bouniol, La Croix l'hebdo, 12 avril 2024

«Gérard Noiriel montre comment, à la fin du XIXe siècle, "pour capter les voix populaires", la droite a ravi un thème équivalent à la "préférence nationale" à la gauche républicaine qui en avait fait usage, en lien avec l’idée de revanche sur l’Allemagne, au nom de l’idée d’égalité – les étrangers doivent payer aussi l’impôt du sang – et de la défense des travailleurs français. Alors que, jusqu’aux années 1880, "la défense de la nation était une valeur de la gauche républicaine", l’historien de l’immigration analyse la façon dont s’est ensuite construite la bipolarisation entre une "droite nationale sécuritaire" et une "gauche sociale humanitaire".»

Philippe Bernard, Le Monde, 7-8 avril 2024